Chez Aristote enfin, « le temps est pour la première fois cerné à partir de la notion du temps présent c'est-à-dire du « maintenant »[37] ». La question du moteur ou premier principe, La perception du temps par les anciens penseurs grecs, La conscience rétentionnelle et protentionnelle, « la collusion de deux conceptions différentes du temps, fondées chacune sur des aspects fondamentaux et distincts de celui-ci, mais irréductibles », « qui est à la fois une grandeur physique symbolisée par le paramètre «, « Le temps, c'est ce qui se transforme et se diversifie, l'éternité se maintient dans sa simplicité », « la question de l’être du temps est extrêmement complexe puisque l’être et le temps forment, « de l'« ordre du temps » comme de la loi à laquelle les choses sont soumises », « qu'un monde engendré ne pouvant être éternel, celui-ci n'est qu'une image mobile de l'éternité immobile que nous appelons le Temps », « la nature fluente du temps se révèle inintelligible », « cinq races ou cinq âges de l'humanité », « le temps, c'est ce qui se transforme et se diversifie, l'éternité se maintient dans sa simplicité », « l'influence des civilisations proche-orientales au contact desquelles les Grecs ont pris conscience de l'étendue et de la continuité du passé », « à l'ultime sphère céleste qui dans son mouvement circulaire embrasse toute choses et les renferme en soi », « que la vieille sagesse grecque enseignait à reconnaître selon sa puissance ou encore à « saisir par les cheveux » et que Aristote apprenait à savoir discerner dans son enseignement grâce à la vertu de prudence, la, « les générations humaines sont comparées à la croissance et à la chute des feuilles », « les notions abstraites du temps sont restées élémentaires [,] les deux idées de la fatalité et du caractère transitoire de la vie humaine ont été par contre exprimées avec force », « Nous nous baignons et nous ne nous baignons pas dans le même fleuve », « Le froid devient chaud, le chaud froid, l’humide sec et le sec humide », « Le temps n'est pas essentiellement une mesure du mouvement, il est d'abord autre chose, et par accident, il fait connaître la quantité de mouvement », « sur une interprétation du temps bien précise [si bien que] toute interrogation sur le temps ne peut plus se situer que par rapport à une quinzaine de pages d'Aristote », « sur le « avant » et le « après » qui vont avec le mouvement », « le temps est pour la première fois cerné à partir de la notion du temps présent c'est-à-dire du « maintenant », « développement et une précision qu'elle n'avait point chez le Stagirite », « le temps n'est rien d'autre que ce par quoi nous mesurons un mouvement, [] pour mesurer un mouvement nous en utilisons un autre pris en tant qu'étalon », « Qu’est-ce donc que le temps ? À partir d'une lecture phénoménologique, Heidegger voit dans la doctrine du schématisme « comme une pierre d'attente pour une problématique de la temporalité » et les prémisses d'une analytique de la finitude et de la métaphysique du Dasein[50],[N 15]. Heidegger va révolutionner la perspective philosophique en délaissant la vision rabâchée d'un « temps qui passe », qui s'écoule, pour tenter de penser le temps comme quelque chose qui arrive et qui nous arrive[18].« Le temps ne passe pas, loin d'être voué à s'éloigner, se diluer, s'effacer dans la nuit, le passé se révèle être paradoxalement riche d'avenir. De ce fait, il est peut-être le premier, qui accorde une telle place à l'existence au point d'en faire pour chaque être humain la seule réalité. En effet, pour lutter contre notre finitude, notre mort inéluctable, l’homme cherche la conquête du pouvoir, à s’affairer, à s’approprier des biens: “Le présent n’est jamais notre but, le passé et le présent sont nos moyens, seul l’avenir est notre fin“. La mémoire est le moyen à la disposition de l’homme pour lutter contre la fugacité du temps. Si le temps passait bien des expressions qui nous sont familières perdraient toute signification (le temps presse, qu'il s'endort, qu'il travaille, que certains sont en avance ou en retard sur leur temps) », « En se comprenant à partir de la mort (voir, « Toutefois comme le temps est une réalité équivoque, il convient d'élucider son équivocité afin de mieux en appréhender la nature », « Le mouvement est toujours dans le mobile, ce n'est pas quelque chose qui flotterait au-dessus du mobile, puisque au contraire le mobile se meut. Cette prise de conscience de la réalité et du poids du passé entraîne la mise en place dans chaque cité de calendriers, notamment afin de régir la durée du mandat des représentants au conseil, ainsi que pour les cultes et fêtes religieuses. Il est donc fugace. Pour Aristote, si le « temps » n'est pas directement le mouvement, il lui est néanmoins étroitement lié, puisqu'il dit de lui qu'il est, selon son expression, « quelque chose du mouvement ». Cette coïncidence se réalise dans le mouvement d'anticipation (Vorlaufen) qui transcende l' être-révolu. Ce fait n'implique nullement le retour à une conception d'un temps subjectif. Pour Kierkegaard il ne s'agit pas d'un rapport extérieur mais d'une réalité essentielle qui tient au fait que l'existence est elle-même temporalité, écrit Jean Nizet[51]. Le temps, suivant les points de vue philosophiques. Le temps est compris de deux manières selon. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. C'est contre les aristotéliciens qui avaient rejeté la conception d'un temps cyclique, que les stoïciens ont soutenu à l'inverse, la thèse d'un temps périodique. Dans son examen des vues traditionnelles sur la nature du temps Aristote examine d'abord celle qui identifie le temps au mouvement du Tout- la totalité de l'étant, dans son mouvement serait le temps lui-même, puis celle qui assimile le temps non au Tout mais « à l'ultime sphère céleste qui dans son mouvement circulaire embrasse toute choses et les renferme en soi »[15]. Le temps, ne serait rien d'autre pour lui que le processus qualitatif d’évolution des états de conscience qui ne se laissent pas diviser en instants. Avec l’avènement du christianisme se produit un changement de paradigme radical : au temps circulaire, qui prenait ses références dans les cycles de la nature, s’est substitué un temps linéaire, adapté au récit historique et à l’attente messianique. Ce n’est que sous cette supposition que l’on peut se représenter qu’une chose existe en même temps qu’une autre (simultanément) ou dans des temps différents (successivement). Il faut donc que le passé demeure afin que la succession soit perçue , mais qu'il ne demeure pas lui-même sans quoi il n'y aurait pas succession. Le temps tient une place centrale dans l'œuvre du philosophe Henri Bergson notamment dans son Essai sur les données immédiates de la conscience . Plotin réfute la théorie aristotélicienne du temps comme nombre ou mesure, car il considère que c’est une erreur de chercher le temps exclusivement dans le mouvement, ce dernier n’en est qu’un aspect, et pas le plus important. Pascal part d’un constat simple :l’homme existe dans le temps et n’arrive jamais à se satisfaire du présent car il ne vit que dans ses souvenirs, ou ses projets. Alors que dans l’Antiquité, Platon accorde au temps une place de second plan et lui concède, tout au plus, d’être une représentation inférieure de l’éternité, Kant, au XVIIIe siècle, grandit le rôle du temps, dans lequel il voit une forme universelle permettant de saisir les phénomènes. La modernité ajoute aux traditionnels caractères (succession, irréversibilité, mesurabilité), un quatrième trait : la « linéarité », dont la philosophe Hannah Arendt ,cité par Sandy Torres[48], soutient qu'elle ne s'installa véritablement dans les esprits qu'au XVIIIe siècle « au moment où fut établie la chronologie prenant comme point central la naissance du Christ, à partir duquel les événements sont datés non seulement vers le futur mais aussi vers un passé lointain ». Blaise Pascal considérait que le temps fait partie de ces notions évidentes, sur lesquelles tout le monde s'entend assez, mais néanmoins indéfinissables. Une modification spécifique doit intervenir, que Brentano appelle « association originaire » : chaque sensation de son, après la disparition de l'excitation qui l'a engendrée, éveille d'elle-même une représentation semblable et munie d'une détermination temporelle. « Le froid devient chaud, le chaud froid, l’humide sec et le sec humide » (fragment 126). Les Scolastiques et notamment le plus célèbre d'entre eux Saint Thomas d'Aquin épousent la pensée d'Aristote en lui donnant selon l'opinion de R.P. répondre à cette demande, je l’ignore. Le mouvement est toujours là où est le mobile. Une nouvelle année s’amorce et déjà, peut-être, commence une nouvelle course après le temps. D'un autre côté nous devons pourtant reconnaître les effets du temps sur les choses qui nous sont extérieures. « C'est l'une des découvertes fondamentales de la phénoménologie husserlienne du temps, que le temps n'est pas simplement un objet de la conscience, parmi les autres, mais que la conscience est elle-même intrinsèquement structurée de façon temporelle; voire même que le temps joue un rôle primordial dans l'auto-constitution du flux absolu de la conscience » écrit Alexander Schnell[62]. Si le temps est la forme de notre impuissance, l’homme dispose d’une certaine liberté par rapport à l’espace. From there, the wine becomes champagne. Sujet 1725 Le temps est-il ce qui passe, ou ce en quoi éternellement toute chose passe ? Le temps n'est ni un étant, ni comme l'écrit Christian Dubois[84] « un rejeton déchu de l'éternité [...], mais plutôt l'espace de jeu à partir duquel l'homme, le Dasein peut être (au sens d'apparaître sur la scène du Monde) ». Aristote montrera[N 2] que si le temps ne peut pas être identifié au mouvement il est selon son expression « quelque chose du mouvement »[16]. On voit que ce qui lie et noue ces trois actes intentionnels ne peut être que le « présent » autour duquel se situent les deux autres actes remémoration du passé et attente du futur, qui s'accomplissent eux aussi, nécessairement, dans le présent de la conscience. « En se comprenant à partir de la mort (voir être-vers-la-mort), comme sa possibilité , la plus haute, le Dasein est essentiellement « à venir » »[89]. Il est souvent perçu comme un changement continuel et irréversible, où le présent devient le passé. Platon constatant le caractère mobile du temps qu'il oppose à l'immobilité de l'éternité y voit l’imitation, dans l’ordre des productions matérielles, de la perfection absolue et instantanée du modèle intelligible ; c'est-à-dire, une reprise de celui-ci en mode mineur, à travers le déploiement sans fin du mouvement circulaire et régulier[6]. Pandémie : Est-ce venu l’ère du technicisme ? Il va le trouver dans le mouvement circulaire du ciel qui apparaît comme un mouvement perpétuel et nécessaire, sans commencement ni fin, n'étant pas un mouvement entre des contraires, il n'a pas de point initial écrit Émile Bréhier[36]. Aristote emploie, à propos du temps, le mot adelon, qui signifie caché au regard. L’être est stable et immuable, le temps quant à lui est le principe même du changement et du devenir ». Aristote complète le concept avec deux autres caractères du temps que nous connaissons bien : la continuité et la simultanéité[30]. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître. Comme il y a différentes manières d'exister, Kierkegaard en comptant au moins trois, le découpage du temps en trois stades de temporalité correspondra aux trois stades d'existence. Avec nos montres, nous ne mesurons pas le temps mais une durée. », – “Le Temps est l’image mobile de l’éternité immobile”, “Le temps de la conscience, […] c’est le néant se glissant dans une totalité comme ferment détotalisateur.” (L’Etre et le Néant). Husserl part du constat que le temps ne peut être perçu en lui-même, il est toujours le temps d'un objet « il ne peut être séparé de ce qui dure, de sorte qu'une analyse phénoménologique qui voudrait saisir le temps apparaissant lui-même serait réduite au silence »[58]. Dans un bref historique, l'histoire du concept du temps, comme celle de l'Être, est coutumièrement exposée à partir de l'opposition entre Parménide et Héraclite. Les Temps modernes is a French journal, founded by Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, and Maurice Merleau-Ponty. En fait, le temps est la mesure des phénomènes physiques : le temps que la Terre met pour faire un tour sur elle-même (période de rotation) et pour tourner autour du Soleil (période de révolution). Alors que dans l’Antiquité, Platon accorde au temps une place de second plan et lui concède, tout au plus, d’être une représentation inférieure de l’éternité, Kant, au XVIIIe siècle, grandit le rôle du temps, dans lequel il voit une forme universelle permettant de saisir les phénomènes. La philosophie contemporaine du temps voit s’affronter deux conceptions du temps : celle du devenir qui identifie la réalité naturelle à un présent en constant renouvellement et celle de l’univers-bloc qui assimile la réalité naturelle à un espace-temps étendu dans quatre dimensions. It first issue was published in October 1945. En effet, la simultanéité ou succession ne tomberait pas elle-même sous la perception, si la représentation du temps ne lui servait a priori de fondement. Avec la phénoménologie va naître le temps conçu comme rupture, discontinuité, et coupure. L’expression « le temps passe » Cette expression métaphorique (Héraclite) est utilisée car il y a des changements. Aristote, relève Pierre Aubenque[29] combine subtilement l'héritage platonicien qui valorise le passé et ses mythes avec l'idée parfaitement opposée d'une histoire source de progrès des connaissances et des techniques, l'ensemble étant corrigé par l'idée d'un devenir cyclique qui entretient l'image de l'éternité du Cosmos[N 3]. Il ne s'agira donc plus comme ajoute cet auteur de « rendre compte à la manière traditionnelle du temps comme de ce milieu où se disperse la présence »[83]. Néanmoins, la conscience intime du temps amène Aristote, qui conservera l'idée d'une priorité du mouvement, à l'associer étroitement à l'âme[16] Même s'il n'est pas le premier, Aristote se pose la question suivante : le temps est-il un pur produit de notre conscience ou existe-t-il en dehors d’elle ? Exposé de 1 pages en culture générale & philosophie : Le temps en Philosophie. Mais il est tout autant un non-sens, car il viole les principes logiques d’identité et de non-contradiction. C'est avec l'introduction du thème de la temporalité que la nouvelle manière phénoménologique de poser la question de la nature du temps se signale[4]. Qu'est-ce donc que le temps? Le rédacteur de cet article[1] attribue ces difficultés à « la collusion de deux conceptions différentes du temps, fondées chacune sur des aspects fondamentaux et distincts de celui-ci, mais irréductibles », à savoir un principe de changement à caractère processif se manifestant dans toute chose à travers la succession des « maintenant » ou l'universel stable et indéfini de tous les changements. 18 Quizz de Philosophie gratuits : Testez-vous ! Heidegger relève un ensemble de phénomènes inaperçus ou négligés qu'il va intégrer dans son approche. Augustin comprenant à l'instar d'Aristote le temps comme ce qui est mesuré, va dire que l'esprit est seul capable de mesure et tenter d'expliquer la durée par une « distension de l'âme ». Pour Pascal, par exemple, le temps provoque un effroi, lié au sentiment de l’infini : “L’homme est un point perdu entre deux infinis“. Sur le même sujet Dialogue. Sujet 1725 Le temps est-il ce qui passe, ou ce en quoi éternellement toute chose passe ? En faisant état d'une connotation de la notion de mouvement avec le temps Guillaume d'Ockham évite de parler de l'âme. point de temps à venir, et que si rien n’était, il n’y aurait point de temps présent. penser le mouvement, et le temps, et de les faire co-exister avec une pensée préalable de l’espace. François Fédier[35], sous l'influence de Heidegger remplacera l'expression, peut être peu claire, de « nombre nombré » par l'expression : « ce qui est compté » à travers le regard qui porte « sur le « avant » et le « après » qui vont avec le mouvement » . Philippe Capelle-Dumont[77] décrit ainsi le rapport du temps véritable à l'existence humaine, qui prend la forme pour l' « être-là » que nous sommes d'un point d'appui à partir duquel la temporalité authentique peut se déployer. (Traditionnellement) Milieu indéfini et homogène où se déroulent les événements naturels et l'existence humaine. « Le temps n'est pas essentiellement une mesure du mouvement, il est d'abord autre chose, et par accident, il fait connaître la quantité de mouvement » comme l'écrit Sandy Torres[27], Plotin rattache le temps à la vie de l'âme. Celui-ci n'a donc jamais ni nulle part d'existence », « il n'est pas un « étant » déterminé car il faudrait alors concevoir cet étant comme pouvant être « simultané » ou « postérieur » à autre chose ce qui précisément n'est possible que dans le temps préalablement donné. Franz Brentano, philosophe et psychologue allemand, se demande ce qui nous procure la sensation de la durée. Søren Kierkegaard considère que la réalité qui compte est celle de l'homme dans son historicité concrète. Jour et la nuit) il n a donc pas de définition exacte car c est srai assez difficile.la mémoire est cette fonction psychique capable reproduire un état de conscience passé c est deux concepts sont intimement lies dans la mesure la mémoire est prise dans le temps. » les anciens n'ont pas véritablement répondu. Kant parle à ce propos de « grandeur infinie », En tant que « grandeurs infinies » le temps avec l'. L'interprétation du temps et l'interprétation de l'être sont étroitement liés, tout l'effort de Heidegger dans son livre majeur Être et Temps va consister à faire ressortir que le temps est ce par quoi l'« être » peut être compris , ainsi énonce-t-il, selon Françoise Dastur[82]« le temps est l'horizon possible de toute compréhension de l'être en général » . Une donnée à laquelle on ne peut se soustraire. Le temps est en réalité très difficile à définir. Il écrit à ce propos « C'est donc une impropriété que de dire : il y a trois temps, le passé, le présent et le futur. Nous percevons le temps, lorsque nous distinguons dans le « mouvement » à travers l'ordre des positions successives du mobile, l'antérieur et le postérieur et, disant cela, nous ne tombons pas dans une définition, que beaucoup ont cru critiquer comme étant circulaire (le temps est temps) dans une exégèse thomasienne[N 6]. Pour lui, le présent est à double titre le pivot de l'approche du temps. Heidegger critique, dans une première étape, l'Aristote de la tradition à qui il impute la responsabilité d'avoir justifié la conception du temps vulgaire comme succession de « maintenants » . Les respects signifient : incommodez-vous. Le temps du travail est-il ce temps nécessaire pour jouir d'un temps libre ? Parce que l'instant, qui concentre toute la réalité possible du temps, est de nature contradictoire étant à la fois toujours le même et toujours autre, « la nature fluente du temps se révèle inintelligible »[9]. Depuis toujours, les hommes ont pensé cette notion et de se sont posé de nombreuses questions à son sujet, accompagnant ainsi l'évolution de nos sociétés et de la philosophie depuis le commencement. Le présent auquel on semblerait pouvoir concéder une certaine réalité en tant que limite entre passé et futur n'est qu'un instant, qui lui-même nous dit Aristote, n'est pas une partie du temps[9]. Pour beaucoup, « la question de l’être du temps est extrêmement complexe puisque l’être et le temps forment a priori un couple antithétique. Le temps en philosophie C'est parce que "le temps passe" que la majorité d'entre nous prend conscience du phénomène du temps. 4. le caractère temporel est une détermination du contenu dont le changement régulier est soumis aux lois propres de la conscience. Brentano appelle ce processus, « association originaire »[N 17]. Mais la saisie de la nature du temps n'est pas aisée. L'article « Temps » du Dictionnaire des concepts philosophiques insiste sur l'« équivocité» du concept dans l'histoire de la philosophie . « Avec cette formulation du problème, il prend définitivement congé de la tradition métaphysique, illustrée par Platon et surtout Plotin, pour laquelle la seule manière de rendre intelligible, ce pouvoir d'altération et de dissémination qu'est le temps serait de le penser, par effet de contraste à partir de l'éternité  » écrit Jean Greisch[75] ; que ce soit l'interprétation du temps par le « mouvement » avec Aristote, l’éternité avec les Scolastiques, la conscience avec Saint Augustin, l'esprit avec Hegel ou Kant, le « vécu » pour Bergson[75],[N 23]. Proust appelle cela la mémoire affective : “Pour la magie du ressouvenir, le passé pouvait être restitué”. Dans ce dernier cas conçu comme un contenant universel statique, le temps relèverait soit du monde sensible soit du sujet percevant et connaissant. De Kant à Husserl et enfin Heidegger la question du temps a subi une profonde mutation. Toute l'analyse aristotélicienne repose sur ce postulat de la permanence du maintenant, maintenant qui va donc constituer la seule réalité du temps écrit au cours d'une analyse complexe, Pierre Aubenque[38]. Insaisissable, fuyant, le temps naît de notre perception d’un passé, d’un présent et d’un avenir. Pour Husserl, la conscience du temps visée est un pur temps des vécus, ou selon son expression, la conscience intime ou immanente du temps, par quoi il faut entendre le temps qui nous apparaît ou « temps immanent de la conscience »[70]. Le temps, en philosophie, est une des questions majeures. Temps cyclique et temps linéaire L’image de la ligne pour représenter le temps domine notre conception moderne de la Durée. Avec Husserl le questionnement prendra son orientation définitive. La durée correspond à ce qui est, ou existe, et le temps devient une simple façon de penser (Principes I 57). Mais le temps dit Aristote est par contre en même façon, aussi bien partout qu'auprès de tout en tout », On peut trouver en ligne une très importante et très fouillée analyse de ces pages de la. Pascal appelle cela le divertissement. Sertillanges[33],[N 7]. Thomas d'Aquin reprend et simplifie la présentation des thèses d'Aristote concernant la non identité du temps et du mouvement, la relation qu'ils entretiennent, la justification formelle du principe de continuité. La modération des commentaires est activée. Bergson entend traiter du temps en décrivant directement les « vécus de conscience », découverts notamment par l’introspection. Ici le temps détruit peu à peu. De plus à cet obscurcissement correspond un raccourcissement de chaque maillon du son tombant dans le passé comme une espèce de perspective temporelle analogue à la perspective spatiale. Ce moment de l'action « que la vieille sagesse grecque enseignait à reconnaître selon sa puissance ou encore à « saisir par les cheveux » et que Aristote apprenait à savoir discerner dans son enseignement grâce à la vertu de prudence, la phronêsis  » note Michel Haar[23]. Si les deux philosophes fondent leur analyse du temps sur un rapport de dérivation Heidegger adjoint un troisième niveau, ignoré de Husserl, qui découle de la temporalité propre du Dasein[86]. Conférence Cyclope de 2007 par Étienne KleinVa-t-on trouver la vérité du temps ? Je pense que la question du temps est un affaire intime entre l’homme et sa conscience temporalisante. Kierkegaard expose en outre, une théorie du temps[52] (de l'« instant » et de la « répétition »), de l'instant comme "carrefour du temps et de l'éternité", et des « stades » de l'existence[53] (esthétique : rapport de l'homme à la sensibilité ; éthique : rapport de l'homme au devoir ; religieux : rapport de l'homme à Dieu) qu'il ne faut pas comprendre de manière chronologique ni de manière logique mais plutôt de manière existentielle. Dans une étude qu'il consacre à une éventuelle similitude de conception du temps entre Heidegger et Husserl, Bernet Rudolf[60] constate que l'attitude phénoménologique caractérisée par la « mise hors circuit du temps objectif » conduit Husserl[61], à situer l'origine du temps dans « les formations primitives de la conscience ». François Vezin[31] exprime parfaitement l'importance de l'approche aristotélicienne dans le constat qu'il fait que toute l'histoire de la philosophie reposerait « sur une interprétation du temps bien précise [si bien que] toute interrogation sur le temps ne peut plus se situer que par rapport à une quinzaine de pages d'Aristote »[N 4]. Or le passé n'est plus et l'avenir n'est pas encore, le présent étant indivisible et toujours changeant, il ne peut faire partie d'une chose existante et divisible comme est le temps. Contrairement à la conception du temps chronologique qui domine, le Kairos n'est pas dans une chronologie régulière où chaque maintenant est équivalent à un autre. Le temps tour à tour oppose (Conflit) et accorde (Harmonie) les contraires et, à ce titre, il apparaît bien comme le moteur universel de la nature. À toute quantité de mouvement accompli paraît en effet correspondre une quantité de temps écoulé », « Le temps péripatéticien est un temps relatif non à l'observateur mais aux choses. L'Aquinate s'oppose aux Sophistes qui nient l'existence du Temps[N 9]. », « [L’auteur du monde] s’est préoccupé de fabriquer une certaine imitation mobile de l’éternité, et, tout en organisant le Ciel, il a fait de l’éternité immobile et une, cette image éternelle qui progresse suivant la loi des Nombres, cette chose que nous appelons le Temps. Les champs obligatoires sont indiqués avec *. Sur ce sujet, Philippe Capelle-Dumont[77], signale une brève annotation de Saint Augustin qui avait attiré l'attention de Martin Heidegger « En toi, mon esprit, je mesure les mouvements du temps, [c'est toi que je mesure], quand je mesure le temps »(Confessions, Livre XI, xxvii), ouverture qui n'a malheureusement pas eu de suite. À la base il y a le constat de la différence entre la durée objective du processus physique et le temps immanent de la conscience qui le perçoit et qui elle, se situe en deçà de toute mesure, de toute objectivité. Pour lui « le temps n'est rien d'autre que ce par quoi nous mesurons un mouvement, [] pour mesurer un mouvement nous en utilisons un autre pris en tant qu'étalon ». Qu’est-ce que le temps pour les philosophes ? Husserl récusera l'analyse de Brentano qui se serait exclusivement tenu sur le terrain psychologique et non phénoménologique, en travaillant avec des « objets temporels » à l'origine d'une excitation avec sa sensation correspondante. Hésiode racontait qu’il y a eu une race d’or, d’argent et puis de fer, il développait l’histoire du temps comme dégradation, perte. Le temps du travail est-il ce temps nécessaire pour jouir d'un temps libre ? Cette non temporalité de la conscience absolue est à vrai dire « une autre temporalité, la temporalité d'une conscience qui est en deçà des vécus intentionnels »[72].