Parmi les témoins en sa faveur figure Marc Sangnier, venu défendre la « valeur morale » d'un ancien disciple[27]. Le samedi 1er août au matin, le président Poincaré fait porter un message de condoléances à madame Jaurès et le gouvernement fait placarder une affiche condamnant l’assassinat et dans laquelle le président du Conseil, rappelant la mémoire du dirigeant disparu, rend hommage, au nom du gouvernement, « au républicain socialiste qui a lutté pour de si nobles causes et qui, en ces jours difficiles, a, dans l’intérêt de la paix, soutenu de son autorité l’action patriotique du gouvernement »[18]. Izvolsky arrosait du reste généreusement la presse nationaliste et belliciste, ce qui avait fait dire à Jaurès parlant du financement de celle-ci qu’elle était à la solde de « cette canaille d’Izvolsky »[16]. Lors des audiences qui se déroulent du 24 au 29 mars, ses avocats, dont le grand pénaliste Henri Géraud, mettent en avant sa démence. Dans son livre paru en 1968, Ils ont tué Jaurès François Fontvieille-Alquier note de troublantes relations entre Raoul Villain et les services de l’ambassadeur de la Russie Impériale, Izvolsky. nécessaire]. Le premier enterrement fut un événement national majeur, en relation avec le choc de l'assassinat survenu à un moment de tension politique ; le second … »…À ce moment, Mme Albert, la gérante, passa devant la table de Jacques, en courant. Directed by Ange Casta. ». En 1936, il séjournait sur l’île d’Ibiza, où il fut assassiné par des anarchistes, dans les prémices d’un nouveau conflit mondial, la guerre d’Espagne. ». L’heure est grave, l’Allemagne précipite ses préparatifs militaires. Observant depuis la rue la salle du café où il avait repéré que Jaurès dînait habituellement, caché par le rideau, l’assassin tire deux coups : la première balle pénètre dans la région pariétale de la tête, la seconde va se perdre dans une boiserie entourant une glace[10]. Le 26 août, un gouvernement d’union nationale est constitué par Viviani. Et dire que nos petits angelots pacifistes nous remettent le couvert à chaque fois ! " Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Le 14 mars 1919, soit quinze jours plus tôt, le 3e conseil de guerre de Paris, juridiction militaire, condamnait à la peine de mort Émile Cottin, l’anarchiste qui avait blessé de plusieurs balles Clemenceau le 19 février précédent[29]. Il est acheminé jusqu’au palais Bourbon, dans la salle Casimir-Perier. L’histoire de Raoul Villain est celle d’un homme ordinaire au destin hors du commun. croyez vous, tout, tout faire encore pour empêcher cette tuerie ?… D’ailleurs, on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après[5]. En réaction, Anatole France écrit : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. - De la rue ! Le célèbre homme politique s’effondre, mortellement atteint. Jean Jaurès vient ainsi à Lyon le 25 juillet 1914 pour soutenir le nouveau candidat, Marius Moutet. Portant des drapeaux rouges et des pancartes sur lesquelles on peut lire : « Guerre à la guerre par la révolution prolétarienne », « Instituons la dictature du prolétariat » ou « Aux ligues fascistes, opposons les centuries prolétariennes », ils scandent des slogans tels que « Vive les soviets ! Dans les heures qui suivent, sur les murs de toutes les mairies de France, les affiches blanches d’appel à la mobilisation avec les drapeaux tricolores sont collées. La dernière modification de cette page a été faite le 3 novembre 2020 à 16:38. Le 1er août à 14 h 25, afin de ne pas empêcher le ralliement des ouvriers à la guerre par la décapitation des syndicats et rassuré par la réaction des instances nationales de la CGT, le ministre de l’Intérieur, Louis Malvy, décide, dans un télégramme adressé à tous les préfets, de ne pas utiliser le fameux Carnet B qui, tenu par la gendarmerie, recensait dans chaque département la liste des dirigeants anarchistes, syndicalistes ou révolutionnaires qui devaient être arrêtés en cas de conflit, ayant exprimé l’intention d’empêcher l’effort de guerre. L'étudiante sénégalaise Diary Sow qui avait disparu à Paris a été retrouvée "saine et sauve", Grève des enseignants ce mardi : des perturbations dans les écoles du Lot, Tarn-et-Garonne : écrasé par une voiture projetée par un semi-remorque à quelques pas de chez lui. Il a reconnu son crime, l’a même revendiqué contre "le grand traître de la loi de trois ans", Jaurès s’étant prononcé contre l’allongement du service militaire. Mais contre toute attente, le jury prononce l’acquittement du meurtrier, à l’unanimité moins une voix. Revenu à l’anonymat, il vécut jusqu’à l’âge de 50 ans. C’est un affront de plus pour la veuve de Jean Jaurès, dans un chagrin inconsolable depuis l’assassinat de son mari et la mort de leur fils Louis, sur le front, à l’âge de vingt ans, en 1918. L’acquittement de Villain provoqua néanmoins des réactions scandalisées et des manifestations. Si tu veux (vraiment ) la paix prépare la guerre ! Sans doute convaincu de la nécessité de son geste depuis le mois de décembre précédent, il mûrit son acte tout au long du mois de juillet, achète un revolver Smith & Wesson, s’exerce au tir, écrit quelques lettres incohérentes, repérant le domicile du dirigeant socialiste, son journal, le café où il avait ses habitudes[14]. Madame Jaurès est donc condamnée à payer les frais de justice. Les obsèques officielles de Jaurès, organisées le 4 août 1914, premier jour de la guerre, ont été sobres. Pacifiste, Jean Jaurès est mort assassiné le 31 juillet 1914 alors qu’il tentait de faire empêcher le début de la Première Guerre mondiale. — Maurice de Waleffe dans L’Écho de Paris du 17 juillet 1914. COMMEMORATION - Jean Jaurès a porté ses idées politiques à travers les nombreux combats qu'il a menés à la Chambre des députés et dans la presse, notamment dans le … Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Raoul Villain est acquitté le 29 mars 1919 par onze voix sur douze, un juré ayant même estimé qu’il avait rendu service à sa patrie : « Si l’adversaire de la guerre, Jaurès, s’était imposé, la France n’aurait pas pu gagner la guerre. La veille de la cérémonie, le cercueil est acheminé d’Albi en train jusqu’à la gare d’Orsay, accompagné des mineurs de Carmaux. Elle criait : « On a tiré sur M. Jaurès ! Jean Jaurès. Juste avant sa mort, Jean Jaurès s’était dépensé sans compter pour tenter d’empêcher la catastrophe qui s’annonce. Ce qui ne change pas grand chose, mais qui était la dénomination de l'époque ! » La veuve de Jaurès est condamnée aux dépens (paiement des frais du procès)[28]. - 1 jour, 1 question propose de répondre chaque jour à une question d'enfant, en une minute et trente secondes. ». La cérémonie s’achève sur un oratorio chanté par un chœur de 600 exécutants. La une de « La Dépêche » du samedi 1er août 1914. La soirée bat son plein , dans la salle l’animation est grande. Le Bonnet rouge, journal anarchiste d’Almereyda, titre : « Jaurès est mort ! La paix n’intervient que le 28 juin 1919 avec le traité de Versailles". « Il n'y a plus qu'une chance pour le maintie… Ainsi, le journal La Guerre sociale de Gustave Hervé sort une édition spéciale avec trois titres : Défense nationale d'abord !, Ils ont assassiné Jaurès, Nous n’assassinerons pas la France. Jean Jaurès Presque 100 ans après sa mort Jean Jaurès laisse encore un souvenir marquant dans l’histoire du socialisme français. En fin de journée, il se rend au siège de son journal pour préparer un article de mobilisation antiguerre pour l’édition du 1er août. Tout d’abord, cela soulève la question des inégalités face au travail. » Ultérieurement on lui prête l'exclamation « Ils ont tué Jaurès ! Parvient alors la terrible nouvelle à la rédaction. Ils argumentent aussi sur l’acte d’un homme isolé, ce qui résultait de son interrogatoire par Célestin Hennion, le préfet de police de Paris, dans la nuit du 31 juillet 1914[26]. Raoul Villain est incarcéré en attente de son procès durant toute la Première Guerre mondiale. », « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Il devient professeur de philosophie au lycée d'Albi en 1881 et se marie avec Louise Bois cinq ans plus tard. « Le plus grand danger à l’heure actuelle n’est pas, si je puis dire, dans les événements eux-mêmes. JEAN JAURES (1859-1914) Biographie : Né à Castres en 1859, Jean JAURES est l'une des figures du socialisme français. Dans une atmosphère un peu surréaliste, la plupart des délégués, dont Hugo Haase, le coprésident du SPD allemand, se disent confiants dans la capacité des peuples à éviter la guerre. Le Bureau socialiste international vote à l’unanimité un appel au renforcement des manifestations contre la guerre[6]. Là est la vraie sauvegarde. Jean Jaurès Jean Jaurès, de son nom d'état civil Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès, est un homme politique socialiste français, né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859 et mort assassiné à Paris le 31 juillet 1914 par le militant d'extrême-droite Raoul Villain. Un discours est prononcé par Herriot dans la nef du Panthéon en présence de 2 000 personnes, suivi de la lecture d’un poème de Victor Hugo. La mort de Jean Jaurès est un choc pour la République. » La préfecture de police dénombre 12 000 manifestants organisés, auxquels se joignent des dizaines de milliers de spectateurs[36]. 1957 - Ce jour-là, le 31 juillet 1914, Jaurès est mort L'Express fait le récit des derniers instants de Jean Jaurès, assassiné par Raoul Villain le 31 juillet 1914. Elle sera déclarée le jour de ses obsèques, célébrées sous des chars de fleurs, le 4 août 1914. Il a vu venir la Première Guerre mondiale, dont il redoute qu’elle soit "La guerre universelle". La mort a été instantanée. Dès le 1er août, de nombreux signes avaient indiqué que la gauche française se ralliait à la guerre. Abel Ferry, sur un ton navré — et nullement menaçant — se serait contenté de répondre « Mais mon pauvre Jaurès, on vous tuera au premier coin de rue ! Sans avoir jamais vu Jaurès, il s’est peu à peu mis en tête de tuer le traître, l’Allemand[14]. Il décide de rencontrer à nouveau le président du Conseil, par ailleurs ministre des Affaires étrangères, mais ne voit que le sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Abel Ferry, neveu de Jules Ferry. En dernière minute, le journal est rebâti : on rajoute une ligne de titre en lettres de plomb : "Jaurès assassiné", et en première colonne, on glisse sa photo et le texte, daté "Paris, 31 juillet, 10 h 15 soir". Le transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, en 1924, souligne une autre rupture politique intervenue au sein de la gauche, entre communistes et socialistes. La direction du parti socialiste qui se réunit le 28 juillet, à l’instigation de Jaurès, exprime à nouveau son soutien au gouvernement. Le dimanche 23 novembre 1924, sa dépouille est conduite au Panthéon, en cortège officiel auquel participent les mouvements politiques de gauche, excepté le parti communiste. Peu après le début de la guerre d’Espagne en juillet 1936, l’île tombe aux mains des franquistes, puis est reconquise par les républicains, qui la quittent rapidement. […] Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Accompagnée de représentants du clergé, une foule de dirigeants et de militants se sont rendus au cimetière de Vaugirard pour entendre Léon Daudet célébrer leur martyr[37]. « Un claquement bref, un éclatement de pneu, l'interrompit net ; suivi, presque aussitôt, d'une deuxième détonation et d'un fracas de vitres. Orateur et parlementaire socialiste il s'est notamment illustré par son pacifisme et son opposition au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Jaurès, qui est entré en politique en 1885 comme député républicain, admirateur de Gambetta, et soutien du gouvernement Jules Ferry, est très attaché à la Défense de la patrie, comme il l’explique dans son livre L’Armée nouvelle, publié en 1911, critiquant la célèbre phrase de Marx : « les prolétaires n’ont pas de patrie »[1]. Jean Jaurès. Il faut aussi se souvenir que l’armistice a été signé, mais pas encore la paix : les soldats sont toujours cantonnés dans les casernes. Le 3 juin 1923, lors de l’inauguration de celle de Carmaux par son ami Anatole France, Édouard Herriot, le dirigeant du parti radical, suggère au gouvernement le transfert de ses restes au Panthéon[33].